des
fils électriques
plus
de fil au téléphone
à
quoi tient notre vie ?
Des
lumières colorées clignotent dans l'obscurité.
Quatre
hommes debout regardent un match de foot les yeux levés vers un récepteur collé
sous le plafond dans un coin de la pièce. L’un d’eux sirote distraitement une
boisson dans un gobelet de plastique beige.
Dans
la salle d’à côté, des femmes sont allongées. Seuls leurs cheveux sont visibles
sous le tissu blanc. Lumière grise. Une jeune fille en bleu explique quelque
chose à une autre femme, âgée, au regard égaré. Un homme fixe le plafond.
Plus
loin, seul, un adolescent déshydraté aux joues décharnées, les yeux tournés
vers l’intérieur de lui-même cherche son souffle et le filet de vie qui sourd
peu à peu à travers le liquide perfusé dans sa veine. Les courbes, rouge,
verte, jaune, épousent son rythme cardiaque et son volume thoracique, le nombre
et la cadence de ses respirations expirations. Un cœur rouge à côté de la
courbe rouge.
Des
sonneries de téléphone. Des voix étouffées.
Vingt-deux
heures quinze aux urgences.
La vie tient à un fil.